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Pour commencer, quelle incroyable aventure que celle du podcast ! Oui, clairement, cela prend du temps, mais ça en vaut tellement la peine !
Je suis heureuse d’avoir pu tirer le fil rouge de mon Manifeste et de poursuivre mon exploration de toutes les facettes du futur du travail – et de la société dans son ensemble – avec mes invités que je remercie encore une fois si chaleureusement pour leur confiance !
Je me suis replongée dans la sélection de citations que j’avais choisies pour mettre sur Instagram (@new_prana), c’est amusant car elles correspondent toutes aux souvenirs que j’ai gardés de chacun de ces épisodes. Evidemment, j’aimerais pour chacun des épisodes pouvoir mettre en lumière de nombreux passages, mais c’est aussi intéressant de devoir faire des choix pour avancer.
Allons revisiter ces citations ensemble.
Laetitia Vitaud : « Au mot alignement, je préfère la métaphore de la marche car chaque pas est un déséquilibre et chaque pas est l’invention d’autre chose, d’un nouvel équilibre. C’est la définition du mouvement, et même de la vie. »
En plus d’avoir repris dans presque tous mes épisodes la phrase de Laetitia pour demander à mes invités s’ils se sentent eux-mêmes « partout où ils vont », j’ai aimé dès le premier épisode cette remise en question du mot alignement que l’on voit partout (et que j’utilise aussi, je le reconnais). Je suis en grande réflexion sur les enjeux de choix de vocabulaire à notre époque (j’en parle d’ailleurs dans l’épisode de Julie Artis) et je trouve assez passionnant d’essayer de comprendre pourquoi un mot fait son apparition plutôt qu’un autre. J’ai promis de n’être pas trop longue ici alors je vais juste me contenter de faire du teasing pour un prochain article ! D’emblée, nous avons donc pu être questionnés sur nos choix de mots, de concepts, et j’ai beaucoup aimé ouvrir le bal avec ces notions de mouvement et d’équilibre. Je crois qu’elles portent en elles le sens profond de ma démarche et de nos transformations collectives.
Alexis Minchella : « Il y a quelque chose qui ne ment pas : c’est ton corps. 80% du temps quand je me lève le matin, je suis hyper content car je sais qu’il va se passer plein de choses stimulantes dans ma journée et ça me donne un boost d’énergie. »
Alexis est devenu une référence dans le monde des freelances et j’ai aimé qu’il mette en lumière l’importance de l’énergie instinctive du corps. Je parle souvent de l’influence des indépendants sur le monde du salariat (et c’est aussi comme cela que j’ai développé New Prana) et mettre l’accent sur l’importance d’écouter les indicateurs de son corps pour évaluer son ressenti par rapport à son travail est indispensable. Quand on est indépendant, on prend particulièrement conscience que notre corps est notre outil, notre vaisseau, et on a besoin d’en prendre particulièrement soin. Et le fait de se sentir stimulé au quotidien est forcément réjouissant. Un acupuncteur m’avait parlé il y a quelques années de somato-psychologie. On connaît tous les troubles psychosomatiques, quand des pensées influencent le corps. Mais le chemin peut se faire dans les deux sens, et certains pensent que c’est même plus souvent l’inverse : les organes perçoivent une émotion et envoient un signal au cerveau. En cas de burnout d’ailleurs, le cerveau est souvent prêt à continuer, mais c’est le corps qui dit stop. Alors pour tous, écouter son corps et ses signaux est essentiel. Et pour moi qui n’aie que le mot holistique à la bouche et pour qui tout doit être envisagé dans sa globalité, j’ai aimé cette approche.
Grégoire Bois : « Je commence à me sentir enfin moi partout où je vais, et c’est en grande partie grâce à Cowop et aux personnes que j’ai rencontrées avec ce projet. »
On retrouve déjà ici la phrase de Laetitia que j’ai citée plus haut ! Avec Grégoire, l’idée de communauté est apparue comme essentielle et liée à la réalisation de soi. J’ai trouvé formidable que Grégoire nous partage son sentiment d’être lui-même grâce à la concrétisation de son projet, grâce aux personnes qu’il a rencontrées dans cette aventure, et comment cela a influencé les autres paramètres de sa vie. J’ai aussi aimé que Grégoire partage qu’il n’était pas particulièrement épanoui au moment de l’épisode, car il est important d’être lucide et conscient que la quête de l’épanouissement au travail n’est pas exempte de moments de doute ou de fatigue. D’ailleurs, depuis, Grégoire a aussi retrouvé de l’énergie grâce aux nouvelles sessions Cowop !
Samuel Metias : « On a encore un gros travail de communication à faire sur le bien-être au travail. (…) C’est rare qu’un gisement de croissance aussi important ne se fasse pas au détriment de l’humain, mais à son avantage. Et pourtant, on n’y va pas massivement. »
Au moment où Samuel a fondé la happytech, il y avait encore un travail d’évangélisation à faire auprès des entreprises. Grâce au Covid si je puis dire, cette phase a été accélérée et aujourd’hui c’est devenu un indispensable. Cependant, il y a encore beaucoup de marches à gravir et il était important que Samuel nous le rappelle dans cet épisode. Cette notion de croissance à l’avantage de l’humain est absolument primordiale et essentielle pour les réflexions à mener autour du futur de notre espèce.
Depuis cet épisode, je suis devenue présidente de la happytech et je crois très fort au potentiel de développement de l’association, aux transformations possibles grâce à nos membres et notre équipe.
Eléonore Blondeau: « Je n’ai pas le sentiment de travailler. J’ai surtout l’impression de prendre du plaisir tous les matins, d’avoir des super moments de collaboration, de développer des projets, de faire avancer des personnes, des projets, ou la société dans son ensemble. »
Comme Alexis, Eléonore a souligné la notion de plaisir et d’énergie. La combinaison de ses différentes activités, son engagement pour la planète, ont permis à Eléonore de se sentir profondément bien avec elle-même, et de construire un équilibre qui a du sens pour elle. Avec beaucoup d’authenticité, elle a nous a aussi livré ses succès et ses rebonds. Encore une fois, on est dans le mouvement, dans l’exploration.
Anne-Sophie Moreau : « Les entreprises se rendent compte qu’on ne peut plus avoir des individus scindés entre leurs aspirations éthiques profondes et un moi du travail qui n’applique que des règles et des process de manière aveugle et qui est incapable de sentir lorsque le monde est en train de changer. »
Il était pour moi essentiel d’aborder l’importance de la philosophie et de ce qu’elle peut apporter pour éclairer nos évolutions, et j’ai adoré la façon dont Anne-Sophie nous en a parlé. Revenir à des principes écrits il y a des siècles pour nous accompagner est fascinant, et avoir l’expertise d’Anne-Sophie sur les mutations du monde du travail, et nous permettre de comprendre à quel point celles-ci sont nécessaires en fait un épisode pivot. Aussi, la réaction d’Anne-Sophie à ma question sur la réconciliation entre ses identités était très intéressante. Anne-Sophie n’était pas à l’aise avec ma formulation, elle m’a donc répondu en me disant qu’elle n’était en tout cas pas aliénée au travail. On revient ainsi à mes histoires de vocabulaire et – évidemment – j’ai eu envie de creuser beaucoup plus loin donc je suis en plein dans un documentaire d’Arte sur Marx et le capitalisme, et 4 livres d’Harmut Rosa sur l’accélération et la résonance #jemanquedetemps. Je reviendrai bientôt là-dessus avec un article (obviously).
Samuel Durand : « Le Future of Work concerne tout le monde, il y a énormément de leviers pour avancer. Au-delà du télétravail, on peut imaginer l’avènement du management fondé sur la confiance et l’envie sincère des entreprises de se soucier du bien-être de leurs collaborateurs. »
Il était important d’aborder avec Samuel le fait que les transformations du travail ne soient pas réservées aux métiers de service (aux métiers télétravaillables) ou à certains privilégiés. Le futur du travail va bien plus loin que le télétravail. L’hybridation géographique est bien sûr un facteur très important, et surtout celui le plus mis en avant avec la pandémie, mais il est important de considérer tous les aspects qui rentrent en jeu et qui peuvent s’appliquer à tous. Les notions de vision globale, de confiance, d’autonomie, de responsabilité, d’empathie, de compréhension de son rôle sont indispensables. J’imagine que Samuel continuera à en parler dans la suite de son documentaire Work in Progress ! Ce titre si pertinent qui nous rappelle, comme le disait également Samuel dans l’épisode, que nous sommes au tout début de ces transformations.
Camille Rabineau : « J’ai la conviction que le travail (pour ceux pour qui ce sera possible) va se recentrer sur un aspect très émotionnel plutôt que sur une activité précise. (…) Et ce qui m’intéresse, c’est de réfléchir à la place sociétale du bureau et au rôle du mode de vie urbain, avec son espace public partagé et sa possibilité de mixité, qui en fait un terreau de rencontres. »
Ma conversation avec Camille était très éclairante sur le rôle du bureau en tant que tel et sa place au sein de la société, et dans la ville. De comprendre tous les enjeux soulevés par la place centrale ou non du bureau est essentiel pour mieux saisir notre rapport au travail. Et j’aime l’idée d’émotions associées au travail, c’est clairement ce vers quoi on tend. Et l’épanouissement apporté par une ou plusieurs activités est évidemment central dans les réflexions que nous menons.
Aurélia Du Pasquier : « Aujourd’hui la parentalité est un sujet politique, ainsi que l’accouchement, la grossesse, le post-partum. C’est devenu un domaine légitime alors que ça relevait du privé et de l’intime. Et les entreprises commencent à comprendre qu’il y a des enjeux majeurs à résoudre dans ce domaine. »
Mon Manifeste démarrant par un parallèle avec le monde de la naissance et la surmédicalisation de l’accouchement (en lien historique avec l’avénement du fordisme), il était bien sûr essentiel pour moi d’aborder ce sujet dès mes premiers épisodes. Le témoignage d’Aurélia était important et représentatif d’une grande tendance autour de la grossesse, de l’accouchement, de la maternité, qui vient questionner le rapport au corps, aux femmes, aux mères, aux pères, aux rôles que la société nous donne, et comment nous les poursuivons dans le cadre de nos entreprises. Nous sommes encore une fois au tout début des solutions que les entreprises vont pouvoir apporter pour moins scinder nos vies.
Fanny Auger : « La vie est un long chemin, et c’est plus facile si on apprend à mieux se connaître, à la manière dont on étudiait les cartes avant les GPS. C’est ça les soft skills, c’est capitaliser sur ses points de force, ses envies, son histoire. »
Dans ce que j’appelle la réhumanisation au travail et dont je ne suis clairement pas la seule à parler (!), il est essentiel de se pencher sur les soft skills, qui sont devenues incontournables. On se rend compte qu’en les cultivant, on cultive aussi notre originalité, ce qui nous rend unique. Et mieux se connaître et se comprendre ne pourra que mener vers une vie professionnelle plus épanouie.
Mélodie Ardouin : « On ne part plus des cases pour faire rentrer des humains dedans, mais on voit comment on va créer quelque chose autour des humains. Et c’est très bénéfique. Quand on peut être soi-même sans avoir peur du jugement de l’autre, on est meilleur au travail. »
L’épisode avec Mélodie rejoint celui de Fanny, en parlant de diversité cognitive, d’hypersensibilité, on construit un monde du travail beaucoup plus cohérent avec les personnalités qui composent réellement le monde. Ne plus se conformer à un cadre figé qui peut broyer et rendre malheureux voire malade est finalement une vraie petite révolution.
Grégory Pouy : « Vlan est aussi une réponse à des médias et des réseaux sociaux qui nous font avoir des réponses très binaires à des questions qui sont extrêmement complexes et je voulais revenir dans la complexité de manière simple. »
Je suis heureuse d’avoir clôturé cette première saison avec Grégory, dont l’épisode aborde les nombreuses facettes des réflexions nécessaires pour le monde de demain. En plus de nous parler de vision holistique, de l’importance de la place du féminin, et du rôle majeur des entreprises pour la société et notre espèce, j’ai aimé cette idée d’aborder des sujets complexes de manière simple car c’est ce que j’essaie de faire également et l’importance de la nuance, de l’équilibre, de la recherche de points de vue différents me tient à coeur.
Donc si résume, on a :
le mouvement et l’équilibre, les indicateurs du corps, l’importance de la communauté, la croissance au profit de l’humain, l’engagement pour la planète, la puissance de la philosophie, le choix du vocabulaire, la non-aliénation, les principes pour le futur du travail au-delà du télétravail, la place du bureau dans la ville, la parentalité comme sujet politique, les soft skills, la diversité des profils, les multiples facettes des questions complexes de l’évolution de la société et la nuance.
Que pensez-vous de toutes ces notions ? Comment avancez-vous dans vos réflexions sur le futur du travail ? Sur le sens à donner à toutes ces transformations auxquelles nous assistons et dont nous sommes surtout acteurs ?
La transformation étant résolument collective, j’ai hâte de poursuivre nos échanges et d’avancer ensemble !
Et je vous remets bien sûr le lien du podcast si jamais vous n’avez pas encore écouté tous les épisodes (même si je suis sûre que c’est le cas 😆) : https://smartlink.ausha.co/new-prana